Plateforme de la Convntion citoyenne pour le climat

Le Comité de gouvernance de la Convention Citoyenne pour le Climat annonce aujourd’hui la constitution du panel des 150 Français tirés au sort. Sexe, âge, niveau de diplôme, type de territoire, situation socio-professionnelle et zone géographique ont été les 6 critères socio-démographiques à la base de la construction de cette « petite France ».

Pour Julien Blanchet, rapporteur général de la Convention citoyenne, « Nous avons réussi, par la composition de cet échantillon à inclure, d’une manière inédite, l’ensemble de la diversité de la population française. Avec cette composition, il s’agit enfin d’illustrer que l’égalité politique en France ça veut dire que chacun a sa place autour de la table pour délibérer ».

La société est plus en avance sur l’écologie qu’on ne veut le faire croire, elle est à la fois porteuse d’innovation et en demande d’action pour répondre à la crise sociale comme climatique.

Laurence Tubiana

Alors que la Convention débutera ses travaux le vendredi 4 octobre au palais d’Iéna, siège du Conseil économique social et environnemental (CESE), Thierry Pech, co-président du comité de gouvernance estime que : « Les 150 citoyens qui participeront à la convention forment réellement une France en miniature. On retrouve parmi eux tous les grands équilibres de la société française. C’était un défi et il est relevé. C’est une grande satisfaction. »

Laurence Tubiana, co-présidente du comité de gouvernance conclut : « La société est plus en avance sur l’écologie qu’on ne veut le faire croire, elle est à la fois porteuse d’innovation et en demande d’action pour répondre à la crise sociale comme climatique. J’ai la conviction que cette convention en fera la preuve, permettant d’avancer par-delà les blocages et de dessiner à travers les mesures qu’elle proposera une vision commune pour une transition écologique et juste »

Les 150 Français tirés au sort

Toutes les catégories de la population française sont représentées dans ce panel – femmes et hommes, toutes les tranches d’âge, toutes les CSP, tous les niveaux de diplôme, toutes les régions, tous les types d’aires urbaines, etc.

Il est ainsi composé de la façon suivante :

La méthode adaptée

La constitution du panel est le fruit d’un travail de deux mois, qui a d’abord consisté à tirer au sort personnes, puis à les contacter une à une pour leur proposer de participer à la Convention citoyenne. 255 000 numéros de téléphone ont ainsi d’abord été tirés au sort par Harris Interactive, sous le contrôle d’un huissier, le jeudi 8 août 2019, puis Harris Interactive a contacté l’ensemble de ces numéros à partir du lundi 26 août.

A mesure que les personnes tirées au sort acceptaient de participer, Harris Interactive mettait sur liste d’attente certains profils déjà bien représentés dans l’échantillon, qui n’étaient sélectionnés qu’en cas de désistements.

La démarche a été bien accueillie par les personnes contactées : parmi les personnes décrochant leur téléphone et se voyant présenter le principe de la Convention, 30% des citoyens donnaient un accord oral, 35% se déclaraient intéressés par le principe mais demandaient davantage de temps pour réfléchir/s’organiser, 35% refusaient pour différentes raisons, principalement celle du temps important requis par cette opération.

Le principal obstacle à surmonter pour constituer le panel a été la disponibilité des personnes tirées au sort, notamment pour les agriculteurs. Le format de la Convention étant très exigeant en termes de disponibilité (6 sessions de 3 jours chacune, toujours à Paris), les quelques agriculteurs contactés par ce biais n’ont pas pu se libérer aux dates prévues. Harris Interactive a donc réalisé un nouveau tirage au sort, parmi l’annuaire professionnel France Telecom, pour appeler au hasard des agriculteurs afin de leur proposer de participer. Les premiers agriculteurs à confirmer leur présence ont été retenus et représentent 1% des 150 participants, conformément à leur poids dans la société française (Selon les données publiques de l’Insee, un peu moins d’1% de la population française âgée de 16 ans et plus sont des agriculteurs).

Par ailleurs, le format de la Convention citoyenne est trop exigeant en temps de transports pour des personnes résidant actuellement dans des territoires ultra-marins. Les territoires d’outre-mer sont donc représentés dans l’échantillon par des Ultramarins ayant bénéficié d’une aide de LADOM (L’agence de l’Outre-mer pour la mobilité) pour venir en formation en métropole, qui ont accepté de transmettre leurs coordonnées à Harris Interactive pour être contactés dans le cadre de ce dispositif. Les premiers Ultramarins à confirmer leur présence ont été retenus.

Deux femmes en situation de grande pauvreté comptent parmi les 150 membres tirés au sort. Elles ont été recrutées via l’association Petits Frères des Pauvres. Elles seront accompagnées durant toutes les sessions de travail par cette association.

De manière générale, les mesures proposées ont permis de faciliter la participation de tous : indemnisation journalière, indemnisation pour perte de revenus, prise en charge de l’hébergement et des transports mais aussi de garde d’enfants, courrier d’explication à destination de l’employeur, etc.

Un pool de suppléants

Afin d’anticiper de possibles désistements avant ou pendant les travaux de la Convention, nous avons constitué une liste d’attente de 40 personnes avec des profils divers pour pouvoir faire appel à l’une d’elles au cas où un membre parmi les 150 personnes serait finalement empêché.

Le début des travaux

Définir des mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030 par rapport à 1990.

Comité de gouvernance

La Convention citoyenne sur le Climat débutera le vendredi 4 octobre pour une première session de 3 jours. Les 150 membres de la Convention seront accueillis au CESE ; ils feront connaissance et découvriront le cadre de travail collectif qui leur est proposé par le Comité de gouvernance.

Ce dernier leur présentera et détaillera le contour de leur mandat : « définir des mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030 par rapport à 1990 ». Ils pourront ensuite commencer à en discuter pour se l’approprier.

Au cours de cette première session, ils recevront un premier socle d’informations et d’éléments d’état des lieux (relatifs aux consensus scientifiques, aux actions déjà mises en œuvre et aux écarts entre la trajectoire souhaitable pour limiter le changement climatique et la réalité).

Ils auditionneront également différents intervenants, l’objectif étant de permettre à ces 150 membres de délibérer de manière éclairée, et non d’en faire des experts.

Les premiers travaux qui leur seront proposés consisteront à :

  • échanger avec des scientifiques du GIEC/experts du climat afin d’avoir une idée très claire de la situation (origine, ampleur des phénomènes, tempo, nature des conséquences) ;
  • réfléchir aux blocages qui sont rencontrés au niveau individuel et dans la société, dans l’exercice de l’action publique, dans le tissu économique… en repartant de thématiques du quotidien (logement, déplacements, alimentation, travail, consommation, production, …) ;
  • identifier les questions qu’ils se posent et qu’ils ont envie d’explorer;
  • préciser les compléments d’information qui leur paraitront utiles pour conduire leurs réflexions.

Chaque journée sera évaluée par les participants en collectif et des éléments de synthèse effectués par les citoyens guideront la préparation des sessions suivantes.

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